En me promenant le long de la rivière profonde, j’aperçus quelque chose d’étrange flottant à la surface de l’eau. C’était un petit ourson.


Au début, j’ai pensé qu’il s’amusait simplement à nager. Mais en m’approchant, j’ai réalisé qu’il était complètement immobile.
« Il a dû se noyer… », murmurai-je en tendant la main pour le sortir de l’eau.

Je le pris délicatement dans mes bras. Je le secouai légèrement, espérant qu’il reprenne vie, mais rien n’y fit. Il semblait sans vie.

C’est alors que quelque chose d’effrayant se produisit.

Alors que je tenais l’ourson, j’entendis un petit bruit, un léger piaillement, comme si quelqu’un essayait de crier depuis l’eau. Je me figeai, le cœur serré par la peur et l’espoir. L’ourson n’était pas mort. Son petit corps tremblait, et ses yeux s’ouvrirent un instant… et je vis dans son regard quelque chose que je n’avais jamais vu.

Ce n’était pas le regard d’un animal. Il reflétait la douleur, la peur et une anxiété presque humaine. Je reculais, terrifié par ma propre réaction. L’eau autour de nous semblait vivante : des tourbillons se formèrent et les branches des arbres se penchaient, comme tirées par une force invisible. L’ourson continuait de piailler, mais le son pénétrait ma tête, provoquant une panique intense, un sentiment de confusion mentale.

J’essayai de trouver de l’aide. J’appelai mes amis, j’envisageai de prévenir les secours, mais tout paraissait étrange. En rentrant chez moi avec l’ourson, j’entendis un chuchotement. Au début, je crus que c’était le vent, mais les mots devinrent clairs : « Aide-moi… laisse-moi… »

Mon corps se figea. Je ne comprenais pas comment un si petit être pouvait émettre de tels sons. L’ourson poussa soudain un cri perçant, qui résonna dans toute la pièce. Je le déposai par terre, et alors quelque chose d’incroyable se produisit.

Son petit corps commença à changer. Sa fourrure devint sombre, ses yeux s’agrandirent, et de petites griffes apparurent sur son visage. Un froid glacial m’envahit, paralysant mes muscles. Ce n’était plus un ourson. C’était une créature sortie d’un cauchemar.

J’essayai de fuir, mais la porte ne s’ouvrit pas. Les murs craquaient, comme si la réalité elle-même refusait de me laisser partir. La créature me regardait avec une curiosité inquiétante, et son piaillement se transforma en un cri terrifiant, exigeant quelque chose que je ne comprenais pas.

Puis je compris : ce n’était pas un accident. Quelque chose dans la rivière — quelque chose de très ancien et maléfique — m’avait choisi. L’ourson n’était qu’un présage.

Le matin suivant, l’ourson avait disparu. Sur le sol, il ne restait qu’une petite empreinte humide et une goutte d’eau sombre. Mais la peur… la peur restait. Elle vivait en moi, comme si toute la maison respirait avec moi, me rappelant que même les choses les plus innocentes — comme un petit ourson dans la rivière — peuvent être le début d’un véritable cauchemar.

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