À 77 ans, j’ai tout vendu pour acheter un billet et revoir l’amour de ma vie – Mais dans l’avion, quelque chose d’inattendu est arrivé et a bouleversé toute ma vie


À 77 ans, on ne remet plus les choses à demain. On ne dit plus « un jour ». Car on sait que ce jour, s’il doit venir, c’est maintenant ou jamais. C’est pour ça que j’ai tout vendu.

Ma vieille voiture. Mon fauteuil préféré, usé mais familier. Ma collection de disques vinyles. Même ma montre de retraite, gravée au dos. Tout. Pour un seul billet. Un aller simple.

Destination : elle.

Elle s’appelait Marina. Nous nous sommes rencontrés en 1968, un soir d’été, au bord d’un fleuve. Elle avait des yeux qui brillaient plus fort que les étoiles, et un rire que j’entends encore aujourd’hui. On s’aimait. C’était simple, évident. On croyait que le futur nous appartenait.

Mais la vie — la vraie — s’est interposée. Le service militaire. La distance. Une lettre perdue. Et puis… plus rien.
Presque 50 ans de silence.

Mais je ne l’ai jamais oubliée. Pas une seule fois.

J’ai appris qu’elle s’était mariée, qu’elle avait eu un fils. Et moi ? J’ai vieilli seul, avec ses souvenirs. Jusqu’à ce que je me décide à lui écrire. Je n’espérais pas une réponse. Mais j’en ai reçu une — de son fils.

« Elle se souvient. Elle ne vous a jamais oublié. Elle vous attend. Voici l’adresse. »

Je tremblais. Mon cœur, pourtant vieux et fatigué, battait comme à vingt ans. J’ai acheté le billet. Mis mon plus beau costume. Celui que j’avais gardé pour mon enterrement. Ironie du sort : il m’a servi à revivre.

Dans ma poche, une photo ancienne. Nous deux, jeunes, insouciants, souriants au bord du fleuve. Je tiens sa main. La photo est usée, jaunie par le temps. Mais son sourire, je le reconnaîtrais entre mille. Je ne savais pas à quoi elle ressemblait aujourd’hui. Mais je m’en fichais. C’était elle.

L’avion a décollé. Je regardais les nuages. Mon cœur battait trop fort. Puis, à mi-vol, mon téléphone a vibré.

Je n’ai pas voulu regarder. Quelque chose en moi disait d’attendre. Mais ma main a agi seule.

Un message. De son fils.

« Je suis désolé… Maman est décédée ce matin. Paisiblement. Elle vous attendait encore. »

Le ciel s’est effondré.
Ou peut-être étais-ce moi.

Là-haut, entre ciel et terre, j’ai compris que j’arrivais trop tard.

Je suis resté assis, le regard vide, la photo serrée contre ma poitrine. Le monde autour continuait, mais pour moi, il s’était arrêté.

Quand l’avion a atterri, j’ai été le dernier à sortir. Les fleurs que j’avais achetées pour elle étaient toujours dans mes mains. Inutiles désormais.

Mais je suis allé à l’adresse.

Une maison simple. Une porte avec un ruban noir.
J’ai frappé. Une dame âgée a ouvert. Une voisine. Elle m’a regardé longtemps.
— C’est vous ? Celui de la lettre ?

J’ai hoché la tête. Elle a souri tristement.

— Elle parlait de vous tous les jours. Ce matin, elle était assise près de la fenêtre, avec votre lettre dans les mains. Elle a dit : “Il arrive.” Puis elle s’est endormie. Pour toujours.

J’ai laissé les fleurs sur le seuil. Et je suis parti.

Cela fait maintenant trois mois. Je n’ai pas repris l’avion. Je vis ici, dans une petite chambre louée. Chaque jour, je passe devant sa maison. Le soir, je m’assieds près de la rivière. Ce n’est pas notre fleuve, mais l’eau coule pareil. Doucement. Comme le temps. Comme elle.

Et parfois, quand le vent me frôle le visage, j’ai l’impression d’entendre sa voix :

« Tu es venu, mon amour. Même un peu tard. »

Et je souris.

Car oui, je suis arrivé trop tard pour la revoir.
Mais pas trop tard pour lui prouver que je ne l’avais jamais oubliée.
Pas trop tard pour l’aimer jusqu’au bout.

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