« LEUR PÈRE N’ÉTAIT PLUS LÀ… MAIS CE QUE LES DEUX SŒURS ONT DÉCOUVERT SUR SA TOMBE A TOUT CHANGÉ »


Il y a des silences qui pèsent plus lourd que des cris. Et parfois, ce sont eux qui disent tout.

Ce matin-là, deux sœurs — Marina et Katia — s’étaient levées tôt. Ce n’était pas un jour comme les autres. C’était ce jour. Exactement un an plus tôt, elles avaient entendu pour la dernière fois la voix de leur père, Pavel, affaiblie mais déterminée :

« Promettez-moi… que vous viendrez me voir. Le jour venu. En portant vos plus belles robes. Même si je ne peux pas être là, je veux vous voir. À ma façon… je vous verrai. »

Elles avaient promis. Les yeux embués de larmes, sans vraiment comprendre ce que cela signifiait.

Maintenant, elles savaient.

Marina avait choisi une robe bleu clair, comme les yeux de son père. Katia, une robe blanche, sobre mais élégante. Chaque bouton, chaque pli semblait chargé de souvenirs. Rien n’était laissé au hasard.

Elles marchaient en silence dans l’allée du cimetière, main dans la main. Leur mère, Irina, les suivait de près, droite mais brisée. Derrière ses lunettes noires, elle cachait un regard qu’aucune parole ne pouvait consoler.

Puis… elles les virent.

Deux boîtes.

Délicatement posées au pied de la pierre tombale. Emballées avec soin, chacune ornée d’un ruban. Sur la première, « Marina ». Sur la seconde, « Katia ». Les prénoms écrits à la main, accompagnés d’un petit cœur en papier collé sur le côté.

Les filles s’arrêtèrent, comme figées dans le temps.

— « Maman… c’est toi qui as fait ça ? » murmura Marina.

Irina secoua doucement la tête. Les larmes coulaient déjà sur ses joues.

— « Non, mes chéries… ce n’est pas moi. »

Les doigts tremblants, elles s’agenouillèrent et ouvrirent les boîtes.

À l’intérieur : deux boîtes à musique. Anciennes, précieuses. Une ornée d’étoiles, l’autre de fleurs.

Elles tournèrent la clé. Et soudain, une mélodie familière emplit l’air. Celle-là. La berceuse que leur père chantait quand elles étaient petites. Oubliée depuis longtemps… mais immédiatement reconnue.

Sous les boîtes, elles trouvèrent des lettres. Écrites à la main. Signées de son écriture penchée, inimitable.

Des mots pleins d’amour, de tendresse, de lumière.

« Si tu lis ceci, c’est que tu as tenu ta promesse. Rien que pour ça, je suis l’homme le plus heureux qui ait jamais vécu.

Je ne suis peut-être plus là, mais mon amour ne vous a jamais quittées. Je suis encore avec vous. Dans chaque note. Chaque sourire. Chaque battement de votre cœur.

Vivez, mes filles. Vivez pour moi. Riez. Aimez. Tombez et relevez-vous. Mais n’oubliez jamais : je suis là, dans l’ombre de vos joies. »

Les sœurs ne disaient rien. Elles pleuraient, ensemble, sur le banc près de la tombe. Et pour la première fois depuis des mois, les larmes ne faisaient pas mal. Elles réparaient.

C’est alors qu’un homme s’approcha. Le gardien du cimetière. Une vieille casquette sur la tête, un air ému.

— « Vous êtes les filles de Pavel ? » demanda-t-il.

Elles hochèrent la tête.

— « Il m’a confié ces boîtes un mois avant… Il m’a dit : Elles viendront. En robes. Quand ce jour arrivera, donne-leur ça. Et puis il est parti. Mais pas sans laisser un dernier cadeau. »

Il fit demi-tour sans attendre de réponse. Et les laissa seules, enveloppées d’un silence qui ne faisait plus peur.

Ce soir-là, à la maison, Marina et Katia posèrent les boîtes à musique sur le rebord de la fenêtre.

Et chaque soir, quand le manque devenait trop lourd, elles tournaient la clé.

Et dans cette mélodie… il était là.

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