Un appel étrange parvint un soir au commissariat. Une voix d’homme, haletante et nerveuse, affirma qu’il entendait des bruits inhabituels provenant de la maison abandonnée au bout de la rue.


Il ne savait pas ce qui s’y passait, mais supplia la police d’intervenir immédiatement.

Quelques minutes plus tard, une patrouille fut envoyée sur place avec un chien policier.
La demeure semblait à l’abandon depuis des années : portail rouillé, vitres poussiéreuses, peinture écaillée. Rien ne laissait penser que quelqu’un y vivait encore. Pourtant, dès qu’ils franchirent le seuil, les agents ressentirent une atmosphère lourde, presque suffocante. L’air sentait la moisissure et la mort.

Le chien s’arrêta soudain, tous poils hérissés. Il grognait vers le centre du salon, grattant frénétiquement le plancher.
L’un des officiers s’agenouilla, braqua sa lampe de poche : le parquet était fissuré. Sous les planches, une cavité sombre s’ouvrait, comme une bouche béante. Il s’approcha lentement et éclaira l’intérieur.

Ce qu’il vit lui glaça le sang.

Au fond du trou gisaient des dizaines de poupées anciennes. Leurs visages étaient déformés, leurs yeux arrachés, leurs bras tordus. Certaines étaient enveloppées dans des morceaux de vêtements d’enfants, d’autres tenaient des photos jaunies représentant de petits garçons et filles.
Tout autour, la terre était parsemée de restes de tissus, de cheveux et d’objets rouillés qui semblaient avoir servi à d’étranges rituels.

Puis, un bruit. Léger, presque imperceptible. Comme un souffle.
Quelque chose bougea.

Le faisceau de lumière trembla. Le chien gémit. Et soudain, une main apparut – maigre, couverte de boue et de sang séché – qui tenta de s’agripper au bord du trou.

Les policiers reculèrent instinctivement, mais une silhouette émergea lentement du sol.
C’était une femme. Sale, échevelée, les yeux vides.
Sa voix rauque brisa le silence :
— Aidez-moi… il est encore là…

Elle fut immédiatement transportée à l’hôpital. Les médecins confirmèrent qu’elle avait été séquestrée pendant des semaines. Mais elle ne cessait de répéter la même phrase : « Sous la maison… il y a encore des gens ! »

Les secours fouillèrent plus profondément le sous-sol. Ce qu’ils découvrirent dépassait l’entendement : des chaînes rouillées, des restes humains et, au fond d’un vieux coffre, un cahier couvert d’une écriture tremblante.

Le propriétaire du lieu fut rapidement identifié : un certain Henri K., ancien fabricant de marionnettes. Après la mort tragique de sa fille, il avait sombré dans la folie. Les voisins racontèrent qu’il passait ses nuits à parler à ses poupées et à creuser dans le jardin. Puis, un jour, il disparut sans laisser de trace.

Le journal retrouvé dans le coffre révélait son obsession. Henri croyait pouvoir « ramener » l’âme de sa fille dans une poupée, à condition d’y « lier » d’autres vies d’enfants.
La dernière phrase du carnet glaça les enquêteurs :

« Quand le rire reviendra, je reviendrai aussi. »

La maison fut scellée, puis condamnée à la démolition.
Mais, la veille du chantier, un ouvrier affirma avoir vu une lueur vaciller à travers les planches du plancher. Il jura avoir entendu un rire d’enfant venir des profondeurs.

Le lendemain, personne n’osa retourner sur les lieux. Le chantier fut annulé, et la maison resta debout — vide, mais redoutée.

Aujourd’hui encore, les habitants du quartier prétendent que, les nuits de pleine lune, on entend de l’intérieur des bruits étouffés, des pas d’enfants et une voix chuchoter dans l’obscurité :
— Aidez-moi… il est revenu…

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