Ils croyaient n’avoir trouvé que des icônes… Mais au matin leurs cheveux étaient devenus blancs. Et la fillette dans la cabane n’était pas une enfant


Cette nuit-là, le village dormait lorsqu’on frappa à la porte d’une cabane isolée. Trois fugitifs, haletants et harassés, cherchaient un refuge au cœur de la forêt. Ils pensaient y trouver chaleur et silence. Mais derrière cette porte les attendait une rencontre qui allait bouleverser leur destin.

Des invités indésirables

Trois hommes — misérables, vêtus de haillons, mais encore pleins de rage. Ils s’étaient évadés d’une prison où chaque jour pesait comme une éternité. Ignat tremblait, son visage blême, les lèvres desséchées. Pavel, le plus lucide, s’efforçait de garder le contrôle. Quant à Bougaï, brute aux yeux fous, il ricana en entrant, les regards avares.

Une fillette d’environ sept ans ouvrit la porte. Ses yeux immenses semblaient transparents, sa voix résonnait fine et claire comme un tintement de cloche. Elle se présenta : Ivanova Petrovna. Mais son assurance d’adulte fit frissonner les hommes.

— Il n’y a pas de parents ici. Je vis seule. Voulez-vous du thé ? dit-elle, tranquille, comme si leur présence n’avait rien d’étonnant.

Les icônes dans l’ombre

Pendant que la fillette s’affairait près du poêle, Kouznets se mit à fouiller la maison. Dans un recoin obscur, il découvrit plusieurs icônes anciennes, serties dans des cadres dorés. Leurs visages sévères semblaient l’observer, une étincelle étrange brillant dans leurs yeux peints.

Il enleva la poussière, et soudain l’air devint lourd, oppressant. Sans hésiter, il jeta les icônes dans un sac. Il ne remarqua pas le soupir discret de l’enfant, comme si elle savait qu’à partir de cet instant, aucun retour en arrière n’était possible.

— Quelle chance ! grogna-t-il, triomphant.

Un repas inquiétant

Sur la table, le thé aux herbes fumait à côté d’une assiette de petits gâteaux. Les hommes mangèrent avidement, sauf Ignat. Il restait courbé, secoué de frissons, refusant la moindre bouchée.

— Tu n’as pas peur de nous ? demanda Pavel d’un ton moqueur.

— Pourquoi aurais-je peur ? Je sais pourquoi vous êtes venus, répondit la fillette d’une voix calme et glaciale.

Ses mots les pétrifièrent. Pavel fronça les sourcils, Kouznets eut un tressaillement, et Bougaï éclata d’un rire rauque. Mais le regard de l’enfant les traversait, immobile, ancien, comme si elle scrutait l’ombre de leurs âmes.

La nuit de l’épreuve

Ils décidèrent enfin de partir. Mais dès qu’ils franchirent le seuil, la nuit se fit étrange. Le chemin se tordait, infini, la brume surgissait du sol, l’air devenait étouffant. Leurs pas résonnaient comme des échos dans une forêt hostile.

Au matin, les villageois retrouvèrent les fugitifs au centre de la place. Leurs cheveux étaient devenus entièrement blancs, leurs visages ridés, leurs yeux vides — comme s’ils avaient vécu plusieurs décennies en une seule nuit.

L’horreur dans la cabane

Lorsque les habitants osèrent entrer dans la cabane, ils s’arrêtèrent net. Tout semblait intact : le thé, les gâteaux, les chaises autour de la table. Mais les icônes avaient disparu.

Sur le banc, la fillette était assise. Son visage n’avait plus rien d’enfantin. Dans ses yeux brillait une puissance glaciale et ancestrale, quelque chose qui dépassait l’humain.

Alors ils comprirent : ce n’était pas une enfant. C’était une gardienne. Celle qui protégeait les saintes icônes depuis des siècles. Et quiconque osait les toucher devait payer le prix le plus lourd.

Le mystère de la cabane

Depuis ce jour, plus personne n’osa s’approcher de cette maison. On murmurait qu’elle se trouvait à la frontière des mondes, qu’un esprit y vivait sous l’apparence d’une enfant. Et que celui qui y entrait avec des mains impures en ressortirait changé — s’il en ressortait.

Encore aujourd’hui circule la légende : trois fugitifs devenus subitement blancs en une nuit. Mais plus effrayant que leurs visages flétris étaient leurs yeux — habités par une terreur que nul langage ne peut traduire.

Et la fillette attend toujours, dans la cabane. Elle attend le prochain qui osera répéter leur erreur.

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