
Tout a commencé comme une simple sortie de week-end.
Élise et Thomas, un jeune couple de Lyon passionné de photographie urbaine, cherchaient des lieux oubliés, mystérieux, pour enrichir leur portfolio. C’est sur un vieux forum qu’ils tombèrent sur un endroit peu connu : le Manoir de Vauréal, une ancienne demeure abandonnée depuis presque un siècle, perdue au cœur d’une forêt du sud de la Bourgogne.
Construit en 1876, le manoir avait appartenu à une famille noble mystérieusement disparue en 1932. Aucun corps retrouvé. Juste une table encore dressée, des verres pleins, des journaux ouverts… et un silence lourd, pesant. Les habitants des villages voisins évitaient encore les environs. On chuchotait des choses. Élise, elle, n’y voyait qu’un décor parfait pour une série de photos «noires et esthétiques».
Ils y entrèrent au petit matin, la brume caressant les vitres brisées. L’atmosphère était idéale : murs décrépis, toiles d’araignées, mobilier en ruine. Élise posait devant une grande fenêtre, une horloge arrêtée, ou un miroir fendu. Thomas déclenchait son appareil, fasciné par l’ambiance.
Mais tout a changé au retour.
Le soir, en triant les clichés sur l’ordinateur, Thomas s’est figé.
Sur la septième photo — Élise debout dans un long couloir — quelque chose apparaissait derrière elle. Une silhouette floue, à demi dissimulée dans l’ombre. On distinguait un visage. Livide. Décharné. Les orbites vides. Et surtout, ce regard… directement tourné vers l’objectif.
Thomas zooma. Ce n’était ni un reflet, ni un jeu de lumière. Ce visage n’était pas là pendant la prise. Il en était sûr.
Ils vérifièrent les données EXIF : aucune modification. Fichier original. Pas de retouche. Thomas fit même analyser la photo par plusieurs logiciels. Le verdict : image authentique.

Puis commencèrent les événements étranges.
La nuit, des grincements. Des murmures derrière la porte de leur chambre. Des ombres qui semblaient bouger dans le reflet du téléviseur éteint. Un matin, Élise retrouva des marques rouges sur ses bras. Une autre nuit, elle hurla : elle avait vu le visage — celui de la photo — debout au pied du lit.
Thomas, au lieu de supprimer la photo, décida de la publier anonymement sur un forum spécialisé en phénomènes paranormaux. Il voulait une confirmation. Ou une explication.
Les réactions furent immédiates :
« C’est un montage ? »
« Ce visage… j’ai l’impression qu’il me regarde. »
« Je n’arrive plus à dormir depuis que je l’ai vu. »
Mais un commentaire se démarqua des autres :
« Ne le fixe pas trop longtemps… Il te voit aussi. »
Thomas ne rit pas. Pas cette fois.
Il mourut six jours plus tard. Dans son sommeil. Sans aucune cause apparente. 29 ans. En parfaite santé.
Élise, bouleversée, détruisit le disque dur, la carte mémoire, les tirages. Mais un utilisateur du forum avait déjà enregistré l’image. Depuis, elle circule encore. Sur le dark web. Dans des groupes privés. Parfois sur Reddit, brièvement, avant d’être supprimée.
Certains prétendent que le visage change si on le regarde longtemps. Que les yeux bougent. Que le sourire s’élargit.
D’autres assurent qu’il ne reste pas dans la photo.
Qu’une fois vu… il te suit.
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