« MAMAN, JE SUIS SUR LA TERRE » – dit en rêve le fils d’un soldat disparu. « JE VIS… AIDE-MOI… » Et depuis cette nuit, la femme n’a plus jamais été la même.


« MAMAN, JE SUIS SUR LA TERRE » – dit en rêve le fils d’un soldat disparu. « JE VIS… AIDE-MOI… » Et depuis cette nuit, la femme n’a plus jamais été la même.

Elle s’appelait Marie Kovacs.
Une femme ordinaire d’un petit village près de Brno. Son fils unique, Tomas, avait disparu pendant la guerre des Balkans. Vingt-trois ans à peine, jeune, courageux, convaincu de servir une cause juste. Un matin de 1992, il avait promis d’écrire. Et il n’a plus jamais donné signe de vie.

Pendant des années, Marie a refusé de croire qu’il était mort.
Pas de corps, pas de preuve — seulement un uniforme vide et une médaille posée dans un cercueil symbolique. Chaque soir, elle allumait une bougie à la fenêtre et murmurait :
« Si tu es quelque part, mon fils, donne-moi un signe… »

Et un soir, il le fit.
Mais pas comme elle l’espérait.

Cette nuit-là, Marie s’est réveillée brusquement. L’air était glacial. La pendule s’était arrêtée, les flammes des bougies restaient immobiles, comme suspendues dans le temps. Dans le miroir, elle n’a pas vu son reflet, mais un visage sale, amaigri, le regard perdu. Puis une voix, faible mais claire, a traversé le silence :

— Maman… je suis sur la terre… je vis… aide-moi…

Marie a crié, mais aucun son n’est sorti de sa bouche. Elle s’est sentie tomber dans le vide, submergée par une terreur froide. Quand elle a repris connaissance, elle tenait dans sa main un objet couvert de poussière : la plaque militaire de Tomas, celle qui avait été enterrée avec l’uniforme vingt ans plus tôt.

Le lendemain, Marie ne pouvait plus parler.
Sa voix avait disparu, totalement. Les médecins ont cru à un choc nerveux. Mais lorsqu’ils ont examiné sa bouche, ils sont restés figés.
Sa langue avait disparu.
Aucune plaie, aucune trace de sang — simplement une cicatrice parfaite, comme si on l’avait retirée avec une précision chirurgicale.

Dès lors, elle écrivait tout sur des feuilles de papier. Sur l’une d’elles, on pouvait lire :
« Il m’appelle. Chaque nuit. »

Les voisins affirmaient entendre, au cœur de la nuit, une voix d’homme dans son appartement :
— Maman… tu me vois ? Je suis ici…

Puis le silence. Long, lourd, presque vivant.

Marie a commencé à dessiner des symboles étranges sur les murs. Des cercles, des croix, des coordonnées géographiques. Elle disait que son fils n’était « ni mort, ni vivant », qu’il était prisonnier entre deux mondes, et qu’elle devait trouver l’endroit où son âme restait liée à son corps.

Une semaine plus tard, elle a disparu.
La porte était fermée de l’intérieur.
Sur la table, une bougie encore allumée et une feuille où étaient écrits ces mots :

« NE ME CHERCHE PAS, MAMAN. JE SUIS DÉJÀ CHEZ NOUS. »

Lorsque la police est intervenue, les enquêteurs ont découvert sous la maison une trappe menant à une cave murée depuis des décennies. À l’intérieur : le squelette d’un homme en uniforme militaire, sans langue, sans papiers.
L’uniforme portait les marques des soldats envoyés dans les Balkans en 1992.

Les tests ADN ont confirmé l’impensable.
C’était bien Tomas Kovacs.

Mais personne ne comprenait comment son corps avait pu réapparaître là, dans la maison même où vivait sa mère. Aucun enregistrement, aucun transfert, aucune explication rationnelle.
Et sur le mur de la cave, gravé profondément, on pouvait lire un seul mot :
« TERRE »

Depuis, la maison est vide.
Personne n’a voulu y vivre. Les rares qui s’en approchent disent entendre, certaines nuits, une voix chuchoter :
— Maman… ne pleure plus… je suis rentré…

Parfois, une lumière s’allume à la fenêtre du premier étage, comme une flamme tremblante. Et si l’on murmure « Tomas », le vent semble répondre.

On raconte qu’une fois, un jeune couple y est entré pour filmer une vidéo. Sur l’enregistrement, on distingue clairement une silhouette féminine assise au bord du lit, tenant dans sa main un médaillon, et derrière elle — un homme en uniforme, sans bouche.

Ceux qui ont vu la vidéo disent qu’on entend à la fin un souffle, presque un murmure :
« Je suis sur la terre… mais toi, Maman… où es-tu ? »

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