
🫣 Quand ma mère a sorti cet objet du tiroir de mon père, tout a basculé.
L’air est devenu lourd, presque irrespirable. Elle le tenait du bout des doigts, comme si c’était quelque chose de dangereux, de sale. Mon père, lui, restait debout, raide, le regard fuyant. On aurait dit qu’il voulait disparaître.
« C’est quoi, ça ? » demanda-t-elle d’une voix tremblante.
Aucune réponse.
Juste le bruit régulier de l’horloge, comme un compte à rebours.
Je regardais l’objet. Une pièce métallique, froide, couverte de petites gravures étranges. À première vue, ça ressemblait à un simple outil. Mais il y avait quelque chose… une sorte de lumière bleue qui semblait bouger à l’intérieur, comme un battement.
Mon père a murmuré :
« Ce n’est pas ce que tu crois. »
Mais ses yeux disaient autre chose.
Et au fond de moi, j’ai senti qu’il venait de mentir.
Depuis toujours, papa avait ses secrets. Des déplacements soudains, des nuits passées dehors, des appels qu’il prenait à voix basse, dans le couloir. Maman faisait semblant de ne rien voir. Jusqu’à ce jour. Jusqu’à ce tiroir.
À côté de l’objet, il y avait un papier plié. Dessus, des chiffres, des lettres, et notre adresse. Tout écrit à la main, dans une écriture nerveuse.
« C’est toi qui as fait ça ? » cria maman.
Papa ne répondit pas. Il posa juste sa main sur le tiroir, lentement, comme pour le refermer.

Cette nuit-là, je n’ai pas dormi.
Je l’ai entendu descendre les escaliers. J’ai suivi, pieds nus, retenant ma respiration.
Dans la cuisine, une lueur bleue. Il tenait l’objet dans la main. Il parlait à voix basse, comme à quelqu’un d’invisible.
Je me suis approchée. Sur la table, la lumière formait une silhouette — une femme, immobile, avec des cheveux longs et un regard fixe.
« Qui est-ce ? » ai-je soufflé.
Il a sursauté.
« Ce n’est pas ton affaire, » a-t-il dit froidement.
Puis il a désactivé la lumière.
Le lendemain, maman avait disparu.
Aucun mot. Aucune trace.
Juste un silence insupportable.
Papa m’a dit qu’elle était partie « pour réfléchir ». Mais je savais que c’était faux. Il ne pleurait pas. Il ne cherchait pas. Il attendait.
J’ai fouillé son bureau. L’objet était revenu dans le tiroir. Comme si rien ne s’était passé.
Je l’ai pris. J’ai appuyé sur le petit bouton sur le côté.
Cette fois, les images étaient claires.
Notre maison. Le salon. Ma mère, debout près de la fenêtre. Puis une ombre derrière elle — un homme en noir, sans visage.
J’ai lâché l’objet, terrorisée.
Quelques jours plus tard, j’ai trouvé un message sur le téléphone de papa.
Une seule phrase :
« Si elle a ouvert le dispositif, tu sais quoi faire. »
Ce soir-là, il n’est jamais rentré.
Depuis, je vis seule dans cette maison.
Mais chaque nuit, j’entends un petit clic.
Le tiroir.
Comme s’il s’ouvrait tout seul.
Parfois, la lumière bleue s’allume toute seule. Et dans son éclat, j’aperçois… son visage.
Celui de ma mère.
Elle me regarde.
Elle ne parle pas.
Mais je sais qu’elle essaie de me prévenir de quelque chose.
J’ai tout essayé pour me débarrasser de cet objet. Je l’ai jeté dans la rivière. Je l’ai brûlé.
Et pourtant, il revient. Toujours. Dans le tiroir.
Exactement au même endroit.
Je crois que ce n’est pas un simple objet.
C’est un lien.
Un passage.
Et si mon père savait depuis le début ce que c’était ? Et si… ce n’était pas un outil, mais une porte ? Une porte entre leur monde et le nôtre ?
🫣 Aujourd’hui, je n’ai plus peur de la vérité.
Je sais que maman n’est pas partie.
Elle est de l’autre côté.
Et chaque nuit, quand la lumière bleue s’allume, je sens qu’elle essaie de me dire :
« Ne fais pas la même erreur que nous. »
Отправить ответ