Svetlana marchait rapidement dans le centre commercial, concentrée sur sa liste d’achats. Elle ne voulait rien oublier, car un week-end important l’attendait, et tout devait être parfait. Avançant entre les vitrines, elle jetait de temps en temps un coup d’œil à son téléphone pour vérifier les articles restants.
Soudain, elle faillit heurter un homme. Prête à exprimer son mécontentement, elle leva les yeux — et se figea. Devant elle se trouvaient des yeux familiers, pleins d’étonnement. Ces mêmes yeux qu’elle croisait chaque matin sur les bancs de l’école.
— Quelle surprise ! Pacha ! C’est bien toi ? Nous ne nous sommes pas vus depuis l’école… — s’exclama Svetlana, la joie sincère illuminant son visage.
Devant elle se tenait Pavel — vieilli, certes, mais toujours reconnaissable. Il avait grandi, ses épaules s’étaient élargies, ses gestes étaient devenus plus assurés, mais son sourire gardait la même chaleur que dans leurs années scolaires.
— Salut… Je suis si content de te voir ! Tu ne me croiras pas, je pensais justement à toi récemment. Enfin… je me souvenais de toi, — balbutia Pavel, manifestement troublé, mais les yeux remplis d’admiration.
Svetlana sourit. Cette rencontre, aussi inattendue qu’agréable, réveilla en elle une cascade de souvenirs : les couloirs de l’école, les éclats de rire insouciants, les rêves chuchotés à la dernière rangée de pupitres.
— Moi, ça va, — dit-elle en réajustant son sac lourd sur l’épaule. — Attends-moi à l’entrée, s’il te plaît. Il me reste quelques achats à faire et après, on pourra discuter tranquillement dans le parc. D’accord ?
Pavel acquiesça sans hésiter. Svetlana se précipita pour terminer ses courses, mais ses pensées étaient déjà ailleurs — plongées dans les souvenirs doux-amers de l’adolescence.
Quand elle revint, Pavel l’attendait fidèlement. Ensemble, ils se dirigèrent vers un petit square proche. Les grands arbres projetaient une ombre fraîche, et l’air sentait l’herbe coupée.
Ils commencèrent à parler, oubliant tout le reste autour d’eux. De leur école, de ce qui était arrivé après. De leurs rêves d’enfant, de ceux qui s’étaient réalisés et de ceux qui s’étaient perdus en chemin. Svetlana racontait son travail, ses espoirs, ses projets. Pavel partageait ses expériences, ses voyages, ses essais pour monter son entreprise.
Plus ils parlaient, plus il devenait clair que le lien, forgé dans les couloirs de leur jeunesse, n’avait jamais complètement disparu. Il était resté, silencieux mais vivant, attendant le bon moment pour renaître.
Svetlana observait Pavel et voyait combien il avait changé — et pourtant combien il était resté fidèle à lui-même. Il avait gagné en confiance, mais avait su préserver sa sincérité et sa gentillesse. Et Pavel, lui, redécouvrait une Svetlana épanouie, forte et lumineuse.
Le temps s’écoula sans qu’ils ne s’en rendent compte. Le parc baignait maintenant dans une douce lumière crépusculaire, les réverbères diffusaient une clarté tendre sur les allées silencieuses. Ils ne voulaient pas se séparer.
— Ne nous perdons pas de vue, cette fois, — dit Pavel en la regardant droit dans les yeux. — Que dirais-tu de sortir ensemble ce samedi ? Juste pour continuer cette conversation.
Svetlana sourit. Au fond d’elle, elle sentait que parfois le destin offre une seconde chance aux liens authentiques.
— Oui, pourquoi pas, — répondit-elle doucement.
Ils échangèrent leurs numéros de téléphone. En rentrant chez elle, chargée de sacs, Svetlana se sentait légère comme jamais. Elle pressentait que cette rencontre fortuite pourrait être le début d’une histoire nouvelle — inattendue, mais peut-être la plus belle de sa vie.
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