Hier soir avait commencé dans la plus totale banalité. J’étais entré dans le magasin du coin et j’avais acheté un saucisson ordinaire – le même que j’avais déjà pris des dizaines de fois, sans jamais réfléchir à sa composition ou à son origine. Je voulais seulement me préparer quelques sandwichs avant de me coucher. Rien de suspect, aucune inquiétude. Je n’aurais jamais imaginé que, quelques heures plus tard, ce saucisson deviendrait la clé d’un mystère glaçant.
Chez moi, j’ai ouvert l’emballage, coupé quelques tranches, mangé – tout était normal. Le goût habituel, la texture habituelle. J’ai remis le reste au réfrigérateur et suis allé dormir, sans la moindre idée qu’un objet totalement incongru se trouvait à l’intérieur de ce produit.
Le matin, encore à moitié endormi, j’ai repris le même saucisson pour préparer rapidement mon petit-déjeuner. J’ai pris un couteau, commencé à couper… et j’ai immédiatement senti que quelque chose clochait. La lame avait buté contre une résistance dure. J’ai pensé d’abord qu’il était trop froid. Mais en faisant une deuxième coupe, j’ai compris qu’il y avait quelque chose de solide, plus dur que du plastique.
Quelques secondes plus tard, le couteau s’est complètement arrêté. J’ai écarté la tranche et, au milieu de la chair rosée, un éclat métallique m’a frappé – froid, étranger, totalement hors de place. Mon cœur s’est serré. En soulevant doucement la viande avec la pointe du couteau… j’ai extrait un petit objet rectangulaire.
C’était une clé USB.
En apparence, rien de plus banal – un boîtier en plastique noir, discret. Mais l’idée que j’avais mangé un produit contenant un tel objet m’a soulevé le cœur. Mes mains se sont mises à trembler. Pendant plusieurs minutes, je suis resté assis dans ma cuisine, incapable de réfléchir clairement. Comment une clé USB pouvait-elle se retrouver dans un produit industriel ? Ce n’était pas une poussière, pas un cheveu – c’était un objet que quelqu’un avait dû placer là volontairement. Mais pourquoi ?
J’ai voulu tout jeter, oublier cette histoire comme un cauchemar. Mais la curiosité – ou peut-être l’instinct du danger – a été plus forte.
J’ai allumé mon ordinateur. Inséré la clé USB. L’écran a clignoté, le système a reconnu l’appareil. Un seul dossier est apparu. Sans nom. Je l’ai ouvert.
Un frisson glacial m’a parcouru.
À l’intérieur, trois fichiers. Sans extension. Sans date. Trois petits fichiers anonymes, étrangement légers. J’ai pensé qu’ils étaient endommagés. Mais en ouvrant le premier… l’écran est devenu noir un instant, puis une vidéo est apparue.
Une vidéo filmée par une caméra cachée.
On voyait d’abord une chaîne de production. Des machines alignées, des employés en blouses blanches, un tapis roulant où passaient des saucissons fraîchement moulés. Tout semblait normal. Jusqu’à ce que la caméra zoome. Jusqu’à ce qu’un employé commence à faire quelque chose qui m’a glacé le sang. Il regardait autour de lui, prenait un nouveau saucisson – et y glissait… des clés USB similaires. L’une après l’autre. Rapidement. Précisément. Comme si c’était une procédure habituelle.
Un frisson m’a traversé le dos. Ce n’était pas un accident. Pas une erreur. C’était un système.
Le deuxième fichier – encore plus troublant. Une autre pièce. Des tables, des cartons, des sacs d’épices, des documents éparpillés. Des personnes en tenue uniforme triaient les clés USB, les contrôlaient sur des ordinateurs portables, prenaient des notes dans de gros cahiers. Sur les tables : des schémas, des listes de noms, des cartes. La scène dégageait une atmosphère si inquiétante que j’ai eu l’impression d’assister à quelque chose d’interdit.
Le troisième fichier… Je l’ai ouvert, les mains tremblantes.
Un homme apparaissait à l’écran. Le visage dans l’ombre. La voix déformée. Mais ses mots étaient limpides :
« Si vous trouvez ceci, c’est que le système a échoué. Éloignez-vous immédiatement du produit. Ne cherchez pas à comprendre. On pourrait déjà vous surveiller. »
La vidéo s’est arrêtée.
Je suis resté pétrifié. Un simple saucisson, un achat banal, une soirée ordinaire – et voilà que je me retrouvais à tenir une clé USB qui, de toute évidence, ne m’était pas destinée. Une clé contenant des documents qui respiraient la menace.
Aujourd’hui encore, je ne sais pas de quoi il s’agit – provocation, enquête secrète, réseau criminel ou mauvais canular. Mais une chose est certaine : personne ne devrait ignorer une telle découverte.
Et peut-être que la question la plus terrifiante n’est pas comment la clé USB s’est retrouvée dans le saucisson.
Mais à qui elle était réellement destinée.
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