Tôt le matin, un bruit assourdissant déchira le silence de la ville.


Les habitants, terrifiés, se précipitèrent aux fenêtres, croyant qu’un immeuble venait de s’effondrer. Mais la réalité était bien plus inquiétante : une partie entière de la chaussée venait de s’ouvrir, laissant place à un gouffre béant qui semblait mener tout droit vers les entrailles de la terre.

L’endroit où, quelques minutes plus tôt, circulaient des voitures et des bus, n’était plus qu’un cratère de terre rouge, de métal tordu et de poussière suffocante. La police, les pompiers et les ingénieurs arrivèrent sur les lieux, bloquant immédiatement l’accès. Des témoins filmaient la scène, leurs visages pâles reflétant la peur.

Les premiers sauveteurs descendirent lentement dans la fosse, suspendus à des cordes, éclairant les parois de leurs lampes. Les faisceaux de lumière révélaient des câbles arrachés, des fragments d’asphalte… et quelque chose d’autre. Quelque chose qui ne devait pas être là.

Au fond du trou, ils aperçurent une structure métallique, semblable à une porte ou un couvercle massif, à moitié enfoui dans la terre humide. L’un des ingénieurs s’approcha, posa la main dessus, puis recula brusquement : la surface était tiède, comme si le métal respirait.

Quelques minutes plus tard, un cri retentit :
— « Venez voir ! Ce ne sont pas des pierres… »

Les sauveteurs s’attroupèrent. Dans la boue, ils distinguaient des formes blanchâtres. Des os. Des restes humains.

La nouvelle se répandit à la vitesse de l’éclair. Les forces spéciales, les experts médico-légaux et les journalistes envahirent la zone. La fosse devint une scène de crime. En creusant davantage, les enquêteurs découvrirent qu’une ancienne galerie s’étendait sous la route — un long couloir voûté, construit en briques, qui semblait n’avoir pas été ouvert depuis des décennies.

Sur un mur humide, un mot était gravé :
« N’ouvrez pas. Ils ne dorment jamais. »

Personne ne comprenait. Aucun plan officiel de la ville ne mentionnait une telle construction. Les archives municipales furent consultées — rien. C’est alors qu’un vieil habitant affirma se souvenir d’une usine chimique à cet endroit, détruite par un incendie dans les années 70. Après la catastrophe, le site avait été enterré, puis recouvert d’une route.

Mais ce qu’ils trouvèrent sous terre ne ressemblait pas à une simple usine.
Dans une petite pièce latérale, les experts découvrirent plusieurs caisses en bois, soigneusement empilées. Lorsque l’une d’elles fut ouverte, une odeur insoutenable de décomposition se répandit. À l’intérieur : des os, des crânes, des morceaux de tissus anciens, et sur certains os… des chiffres gravés, comme des numéros d’identification.

L’atmosphère se chargea d’une tension quasi palpable. L’un des techniciens, tremblant, murmura :
— « Ce n’est pas un charnier. C’est… une collection. »

Les spéculations envahirent la ville : expériences secrètes, bunker militaire, secte oubliée… Le soir même, la mairie publia un communiqué laconique :

« Une ancienne structure souterraine a été découverte sous la voie publique. L’enquête est en cours. Aucune menace pour la population. »

Mais à minuit, tout changea.
Les équipes furent soudainement rappelées. Les accès murés. Et les témoins affirmèrent avoir entendu des bruits étranges venir du trou : un souffle, un grondement… comme si quelque chose bougeait dans les profondeurs.

Le lendemain, la fosse fut remplie de béton. Les caméras furent interdites. Les ouvriers reçurent l’ordre de ne rien dire. Pourtant, certains habitants jurèrent qu’au crépuscule, sous le sol encore frais, on distinguait de légères vibrations.

Quelques jours plus tard, un journaliste indépendant publia un article avant de disparaître mystérieusement. Dans son texte, il affirmait avoir trouvé une inscription sous l’un des murs du tunnel :
« Projet A-17 : échantillons vivants. Ne pas rouvrir. »

Depuis, la route a été reconstruite, lissée, repeinte. Les voitures passent à nouveau comme si rien ne s’était produit. Mais les habitants du quartier disent que, certaines nuits, quand tout est silencieux, on entend un écho venu d’en dessous — un bruit sourd, rythmique, semblable à un battement de cœur.

Et si le sol, sous leurs pieds, n’était pas aussi endormi qu’on le croit ?

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