Hier, j’ai acheté une simple saucisse dans un supermarché de quartier. Rien d’extraordinaire — juste de quoi préparer quelques sandwichs. À la maison, j’en ai coupé quelques tranches, j’ai mangé tranquillement, puis j’ai mis le reste au réfrigérateur.
Tout semblait normal. Jusqu’au lendemain matin.
Quand j’ai voulu préparer le petit-déjeuner, j’ai sorti la même saucisse. Mais dès le premier coup de couteau, quelque chose m’a semblé étrange. La lame s’est arrêtée net, comme si elle rencontrait du métal. J’ai d’abord cru qu’elle était encore un peu gelée, mais quand j’ai insisté, le couteau s’est bloqué.
Et là, j’ai vu briller quelque chose à l’intérieur.
J’ai pensé à un morceau d’emballage oublié dans la viande. Mais non. En découpant plus profondément, j’ai sorti… une clé USB. Une banale clé noire, sans marque apparente. Mon cœur s’est mis à battre plus vite. Comment un tel objet pouvait-il se retrouver dans un produit scellé d’usine ? Et surtout — j’en avais déjà mangé !
Malgré le dégoût, la curiosité a fini par l’emporter. J’ai branché la clé sur mon ordinateur. Elle ne contenait qu’un seul dossier. Dedans, une série de photos.
Les premières montraient une usine — lignes de production, ouvriers en blouse blanche, machines à hacher la viande. Rien d’inhabituel. Mais au fur et à mesure que je faisais défiler les images, quelque chose clochait.
Sur certaines photos, les formes sur les tables n’étaient pas des carcasses d’animaux.
Elles ressemblaient à… des silhouettes humaines.
J’ai voulu me convaincre que c’était un canular. Mais une photo m’a glacé le sang : une main humaine, posée sur une table en acier. Sur un autre cliché, un homme en masque tenait un couteau de boucher. Ses yeux étaient visibles, froids, vides. Ce n’était pas une blague.

J’ai refermé brutalement l’ordinateur, le cœur battant à tout rompre. Puis, après une minute d’hésitation, je l’ai rallumé. Il y avait un autre fichier : video1.mp4.
J’ai lancé la vidéo. L’image tremblait, comme filmée en cachette. On y voyait le même atelier. Les ouvriers discutaient, puis un homme en uniforme noir entra. Le silence tomba. On posa sur la table un grand sac plastique. Quand ils l’ouvrirent… c’était un corps humain.
Je n’ai pas eu la force de continuer.
Je tremblais. Ce n’était pas un film d’horreur — c’était réel. Et le fichier datait d’il y a trois jours. Cela voulait dire que tout cela s’était produit avant que j’achète cette saucisse.
Pris de panique, j’ai appelé le magasin pour signaler ce que j’avais trouvé. À peine avais-je commencé à parler qu’une voix glaciale m’a interrompu :
— « Où avez-vous eu ça ? »
— « Je… je l’ai acheté chez vous. »
Un silence. Puis cette phrase :
— « Supprimez tout. Maintenant. »
Et la communication s’est coupée.
À partir de ce moment-là, tout a changé. Le soir même, une voiture noire s’est garée devant mon immeuble. Elle est restée là pendant des heures, moteur éteint. Les jours suivants, elle revenait. Toujours la même.
J’ai pris peur. Une nuit, je suis sorti discrètement, j’ai emporté la clé USB et je l’ai jetée dans la rivière. Je croyais que tout était fini. Mais le lendemain, j’ai trouvé une enveloppe glissée sous ma porte.
À l’intérieur : une photo de ma maison, prise de nuit.
Au dos, une inscription : « Tu n’aurais pas dû faire ça. »
Depuis, je dors à peine. Le moindre bruit me fait sursauter.
Hier encore, un policier est venu frapper à ma porte. Il m’a dit qu’une enquête était en cours sur certaines usines de charcuterie. Quand j’ai mentionné la clé USB, il a pâli.
Puis il a murmuré :
— « Si vous tenez à votre vie, oubliez ce que vous avez vu. »
Aujourd’hui, j’ai quitté la ville. J’ai tout laissé derrière moi — l’appartement, les affaires, même le téléphone. Mais chaque fois que j’ouvre un réfrigérateur, que je vois un morceau de viande emballé, je revois cette main sur la table en acier.
Et parfois, une pensée terrifiante me hante :
Et si cette clé avait été placée exprès pour moi ?
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