La dernière fois, j’ai lancé le bâton… et j’ai cru, comme chaque fois, que Luna reviendrait en bondissant, la queue en fouet, le regard brillant de ce bonheur simple que seuls les chiens connaissent.


La dernière fois, j’ai lancé le bâton… et j’ai cru, comme chaque fois, que Luna reviendrait en bondissant, la queue en fouet, le regard brillant de ce bonheur simple que seuls les chiens connaissent. Mais elle n’est jamais revenue.
Le silence qui a suivi ce lancer a été plus assourdissant que n’importe quel cri.

Je me souviens du vent qui s’est levé ce jour-là, comme s’il voulait me prévenir, comme si la nature elle-même savait qu’un cœur s’apprêtait à s’éteindre. J’ai appelé, encore et encore. J’ai couru jusqu’à la forêt, mes jambes tremblaient, ma voix se brisait. Le monde entier semblait retenir son souffle. Et puis, quelque part entre les arbres, j’ai su. Sans la voir, j’ai su.

Luna n’était plus là.

C’était une absence qui ne faisait pas de bruit, mais qui hurlait à l’intérieur.
Elle était ma complice dans la folie des jours, mon refuge dans la tempête. Elle n’avait pas besoin de mots pour comprendre. Un regard suffisait, un soupir, un geste de la main. Dans ses yeux, il y avait tout : la confiance, la tendresse, l’amour pur et inconditionnel qu’aucun être humain ne pourrait jamais égaler.

Chaque matin, elle m’attendait au pied du lit. Chaque soir, elle posait sa tête sur mes genoux, comme pour dire : « Je suis là, tout va bien. »
Et maintenant ? Maintenant il n’y a plus que le vide. Le vide et cette laisse suspendue près de la porte, témoin muet d’une fidélité éternelle.

Je me surprends encore à préparer deux bols — un pour moi, un pour elle.
Je tends parfois la main vers le canapé, attendant le frôlement chaud de son museau. Rien. Juste l’air froid et le souvenir.

Mais parfois, dans la nuit, j’entends le bruit de ses pas imaginaires sur le parquet. Je me dis que c’est le vent, puis j’espère que non. J’espère que c’est elle, encore une fois, qui vient veiller sur moi, comme elle l’a toujours fait.

Ils disent que les chiens ne sont qu’animaux. Ceux qui disent cela n’ont jamais aimé. Ils n’ont jamais ressenti cette connexion silencieuse, cette lumière qui vous guide dans les jours sombres. Luna, elle, n’était pas qu’un chien. Elle était mon âme sœur à quatre pattes.

Quand elle est partie, quelque chose en moi s’est fissuré. Pas brutalement, non. Comme un miroir qui se fend lentement, laissant passer un éclat de lumière à travers les blessures. Et dans cette lumière, je la vois encore : courant sur les champs dorés, libre, heureuse, entière.

Je garde tout : son collier, ses poils coincés dans le plaid, son odeur dans le panier. Parce que ces traces sont les dernières preuves qu’elle a existé, qu’elle m’a aimé, qu’elle a vécu à mes côtés.

Certains disent qu’on finit par oublier, mais je ne veux pas. Oublier serait la trahir.
Je veux me souvenir de tout — de ses aboiements joyeux, de la boue sur ses pattes, de son souffle chaud contre ma main. Je veux que chaque cicatrice de mon cœur porte son nom.

Luna, mon amour, mon amie, mon ange.
Tu n’as jamais vraiment quitté la maison. Tu vis dans l’écho de mes pas, dans la lumière du matin, dans ce ciel où les nuages dessinent ta silhouette.

Un jour, peut-être, je lancerai à nouveau le bâton. Et cette fois, tu reviendras. Pas dans ce monde, mais dans celui où les âmes se retrouvent — libres, apaisées, unies pour toujours.

J’attendrai ce moment, sans hâte mais sans oubli.
Car l’amour, le vrai, ne meurt jamais.
Il change de forme. Il devient souffle, souvenir, lumière.

Et chaque fois que le vent caressera mon visage, je saurai que c’est toi, Luna, ma compagne éternelle, venue me dire encore une fois :
« Je suis là. Tout va bien. »

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