(Une histoire que vous n’oublierez jamais)
C’était une journée chaude et paisible. Le soleil se reflétait sur la rivière tranquille, les oiseaux chantaient, et les enfants jouaient sur la berge, insouciants.
Ils riaient, lançaient des cailloux, faisaient flotter des petits bateaux de bois. Rien ne semblait pouvoir troubler cette après-midi d’été.
Mais soudain, Ilya — le plus curieux du groupe — remarqua quelque chose d’étrange près de l’eau.
Sur le sable, presque au bord, traînait une corde épaisse et trempée. Un bout disparaissait dans la rivière, l’autre serpentait sur la rive.
— Regardez ! s’écria Ilya. Peut-être qu’il y a un trésor au bout !
Ses amis reculèrent aussitôt.
— Laisse tomber, dit l’un. C’est peut-être un vieux déchet.
— Ou pire, un piège ! ajouta un autre.
Mais Ilya ne les écoutait plus. Il s’agenouilla, prit la corde entre ses doigts. Elle était glacée, lourde, et glissait comme une peau vivante.
Il tira doucement. La corde résista.
Quelque chose — ou quelqu’un — tirait de l’autre côté.
— Aidez-moi ! cria-t-il.
Mais les autres, terrorisés, s’enfuirent en courant.
Le silence tomba.
Seul le clapotis de l’eau et le battement affolé du cœur d’Ilya résonnaient encore.
Il tira à nouveau, de toutes ses forces. L’eau bougea, des bulles remontèrent… et quelque chose commença à émerger.
D’abord, une masse sombre. Puis… des cheveux. Longs, emmêlés, couverts d’algues. Et enfin — un visage.

Un visage humain.
Pâle, gonflé, les yeux clos, la bouche entrouverte comme pour pousser un dernier cri.
Ilya lâcha la corde, horrifié. Mais elle bougea encore. Comme si le corps refusait de replonger.
Il la reprit, haletant, et tira un peu plus.
Sous la surface apparut le corps d’une femme, ligoté à la taille par la corde.
L’eau devint grise, puis noire. Une odeur de vase et de mort monta jusqu’à lui.
Il lâcha tout, recula en trébuchant, tomba sur le sable. La corde glissa lentement vers la rivière, happée par le courant. En quelques secondes, il n’y eut plus rien.
Seulement des cercles sur l’eau… et un silence lourd, irréel.
Ses amis revinrent quelques minutes plus tard, essoufflés.
— Qu’est-ce que c’était ? demanda l’un.
Ilya tremblait.
— Quelqu’un… quelqu’un était là, murmura-t-il.
Les adultes arrivèrent peu après. Des policiers, des pêcheurs, des plongeurs fouillèrent la rivière jusqu’à la nuit.
Ils ne trouvèrent rien.
— C’est un rêve, dit un homme en haussant les épaules. Un enfant impressionnable, voilà tout.
Mais Ilya savait que non. Il avait vu ce visage. Et, avant que le corps ne disparaisse, les yeux s’étaient ouverts.
Depuis ce jour, la rivière n’était plus la même.
La nuit, certains disaient entendre des pleurs, d’autres voyaient des reflets pâles glisser sous l’eau.
Ilya n’y retourna jamais.
Jusqu’à une nuit d’orage. Réveillé par un bruit étrange, il s’approcha de la fenêtre. Dehors, sur le sol détrempé, gisait une corde mouillée.
Exactement la même.
Son extrémité s’enfonçait dans l’obscurité, vers la rivière.
Ilya poussa un cri.
Et au matin, on ne trouva que des traces de pas nus, allant du jardin jusqu’à l’eau.
Отправить ответ